Histoire de la Psychologie

Prinicipaux chercheurs du laboratoire impliqués : S. Nicolas, I. Jambaqué
Financement : IUF Nicolas
Collaborations : ARIMEPS, D Vobořil (Czech Academy of Sciences)


Le quatrième axe se focalise sur une approche historique de la psychologie scientifique et de l’étude de la mémoire humaine développée depuis plusieurs années au sein du laboratoire et qui contribue à sa spécificité. L’histoire de la psychologie scientifique est un sujet de connaissance privilégié dans le domaine de la mémoire, et notamment à travers l’influence des grands auteurs français (e.g. Ribot, Binet, Janet) sur la psychologie expérimentale et l’avènement de la méthode pathologique dans le domaine de la mémoire (Nicolas & Piolino, 2010).
Dans la continuité des travaux antérieurs, le projet proposé sur la période 2017-2022 avait pour but de combler une lacune et de montrer la richesse de la psychologie scientifique française. L’origine de la psychologie scientifique française n’avait jusqu’à présent pas été étudiée avec soin par les historiens. La période coïncide à l’intégration à l’IUF comme membre senior de Serge Nicolas (2016-2021) et à l’élaboration du projet présenté à cette institution. Au XIXe siècle la psychologie était considérée par les philosophes universitaires français comme étant à la base des études philosophiques. Elle s’appuyait sur la méthode d’introspection utilisée notamment par Cousin et Jouffroy. La « nouvelle » psychologie, qui va émerger à la fin du XIXe siècle, va s’appuyer sur de nouvelles méthodes scientifiques. L’objectif a été de retracer en détail l’histoire de l’émergence au cours de la seconde moitié du XIXe siècle de la psychologie scientifique française représentée par Théodule Ribot en montrant la spécificité de sa démarche par rapport aux autres grandes psychologies nationales, notamment anglaise, américaine et allemande). L’influence de Ribot et de sa méthode pathologique va être considérable en France, on la voit apparaître notamment dans les travaux de Binet portant sur la mémoire humaine. C’est ce dernier auteur qui a fait l’objet du travail le plus conséquent pendant cette période de référence 2017-2022.
Alfred Binet fut le propagateur en France de la méthode graphique et de l’instrumentation au sein du laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne. Le tournant majeur qui a été pris à la fin du XIXe siècle par la « nouvelle psychologie » a en effet été celui de l’utilisation dans les laboratoires de psychologie d’appareils et de techniques nouvelles. L’objectif a été de faire connaître ses écrits par une réévaluation de son oeuvre psychologique qui va bien au-delà de l’élaboration de son test d’intelligence de 1905-1911 en collaboration avec Théodore Simon (Nicolas, 2022). C’est dans cette optique que S. Nicolas s’est engagé il y a 5 ans dans la traduction anglaise en attente de publication de son oeuvre de psychologie scientifique. Pratiquement inconnue à l’étranger, cette oeuvre, comptera, si le projet aboutit, à la publication de nombreux volumes dont ses principaux ouvrages de la période 1894-1906 ainsi que des articles rassemblés par thèmes (psychologie de la mémoire, psychologie du témoignage, les mémoires prodigieuses, l’attention, les sensations, etc.). La richesse de ses écrits a servi de point de départ : 1° pour l’étude de thèmes spécifiques au plan historique (e.g. synesthésies, témoignages, en résonnance avec les travaux dans l’Axe I) qui ont marqué une époque et dont les recherches se poursuivent de nos jours ; 2° pour une analyse comparative de l’évolution de la psychologie dans les pays où la discipline était le plus développée à l’époque, à savoir l’Allemagne et les Etats-Unis. Ce sont d’abord les écrits allemands de Wundt que S. Nicolas a commencé à travailler, car, peu connus en France, ils méritent une analyse serrée à laquelle il s’est attaché et qui devraient faire l’objet de développements dans le futur. Dans ce cadre, plusieurs publications ont été réalisées sur les appareils de laboratoire (ergographes, dynamographes, esthésiomètres, spiromètres, olfactomètres, etc) ainsi que plusieurs expositions d’instruments dont celle médiatisée du musée d’histoire de la médecine en 2018 à la demande du président de l’Université (F. Dardel).
Enfin, fortement liée à cet axe de recherche du laboratoire, la création d’un musée d’Histoire de la Psychologie en 2018 au sein de l’Institut de psychologie à la demande de la directrice de l’Institut de Psychologique et membre du LMC2 (I. Jambaqué) a été coordonnée par S Nicolas (Figure 12). I. Jambaqué et S. Nicolas ont retracé l’historique de l’Institut de Psychologie présenté lors du Centenaire de l’Institut de Psychologie en 2021. Dans le cadre de l’animation de ce musée de nombreuses expositions ont eu lieu entre 2018 et 2022 portant sur les figures majeures de la psychologie (Ribot, Binet, Wundt, Bernheim, Piéron, etc.) dont certaines ont été reprises dans d’autres universités (exposition Ribot à Rennes, exposition Bernheim à Nancy).

 

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