Le doctorant Lukas Bögge nous présentera le vendredi 2 juillet 2021 les bases théoriques et le protocole préliminaire d’une expérience de la série d’études BIOTRAC, visant à aborder l’influence de l’entraînement par biofeedback sur les performances cognitives et les processus sous-jacents. Le biofeedback est une méthode basée sur le retour d’informations sur les processus physiologiques (par exemple, la respiration, le rythme cardiaque, l’activité cérébrale), qui permet l’autorégulation des fonctions propres du corps.

Résumé de l’étude préliminaire

La variabilité du rythme cardiaque (HRV) est le changement périodique du rythme cardiaque qui reflète l’activité du système nerveux autonome et caractérise les interactions cerveau-cœur. Elle est régulée par un contrôle descendant autonome qui repose sur le recrutement de réseaux neuronaux impliqués également dans le contrôle cognitif nécessaire au comportement dirigé vers un but. Par conséquent, la mesure de l’HRV offre une voie d’étude des effets d’interaction entre le système nerveux autonome et le fonctionnement cognitif. Dans ce contexte, l’HRV a été proposée comme biomarqueur, principalement mesurée à l’état de repos, pour prédire les performances cognitives en termes de fonctions exécutives et de contrôle cognitif de la mémoire. À l’inverse, des recherches antérieures ont également démontré que l’HRV phasique est influencée par les changements dans le traitement cognitif et émotionnel. Par conséquent, il semble intéressant de stimuler l’HRV pour manipuler le fonctionnement cognitif. Les premières études de stimulation de l’HRV chez l’homme ont montré que l’augmentation de l’HRV médiée par le nerf vague par le biais d’exercices d’auto-régulation est liée à une amélioration du contrôle exécutif et affectif. Cependant, aucune de ces études n’a montré que spécifiquement les altérations de l’HRV expliquent les changements des performances cognitives. Cette étude vise à élaborer le lien entre l’HRV et la mémoire en montrant que (1) les différences individuelles de performance mnésique peuvent être prédites par l’HRV pendant le traitement de la mémoire et (2) que les changements de performance mnésique après stimulation de l’HRV peuvent être expliqués par des changements de l’HRV. La performance mnésique sera caractérisée en évaluant la récupération de souvenirs corrects et faux à l’aide du paradigme Deese-Roediger-McDermott (DRM) avant et après l’entraînement à la rétroaction biologique de l’HRV. Les résultats de ce travail serviront à explorer les mécanismes de la stimulation de l’HRV sur la mémoire, fournissant ainsi les bases des approches d’entraînement cognitif basées sur l’HRV.